En prévision des examens nationaux de fin d’année scolaire 2019-2020, un train de mesures vient d’être pris par les autorités compétentes. Cette fois-ci, les intervenants ne se limitent plus au seul ministère de l’Education car, il y a, en plus, le ministère de la Santé et d’autres parties plus ou moins impliquées. Les partenaires sociaux se sont arrogé des droits plus larges en se réservant des prérogatives qui vont au-delà de leur champ d’intervention. Ils profitent, en cela, de la situation sanitaire due au Covid-19.
Il semblerait que des «discussions» ont eu lieu entre les fédérations générales de l’enseignement et le ministère pour trouver la meilleure parade au bon déroulement des échéances nationales que sont les examens du Bac, le concours d’admission aux collèges pilotes (6e) et celui d’admission dans les lycées pilotes (9e). Sur ce volet, les avis divergent. Chacun y va de sa manière. Les syndicats ont pris les devants et annoncé leurs propositions en lien avec les dates des examens, l’organisation matérielle, les mesures de sécurité sanitaire, etc. au point que le ministre de l’Education n’a pas caché son agacement face à cet empressement d’ébruiter des dispositions qui n’étaient pas, encore, officialisées.
Toujours est-il que cette réaction n’a pas eu l’effet escompté auprès des responsables syndicaux qui continuent d’annoncer des mesures les unes après les autres comme s’il n’y avait pas de capitaine à bord. Pourtant, la conjoncture délicate par laquelle on passe nécessite plus de discrétion et de sens des responsabilités. Il n’est pas utile de chercher à créer des faits d’annonce pour se mettre au-devant de la scène. Un travail concerté est, certes, nécessaire. Mais de là à vouloir s’imposer et imposer ses vues, il y a des limites.
Les autorités sont les premières responsables d’un bon déroulement des diverses échéances nationales pour éviter tout cafouillage et mauvaises surprises. Bien sûr, tout doit être pris en compte, notamment en ce qui concerne les mesures de sécurité qui doivent être assurées pour les candidats, les personnels, etc.
A ce propos, on sait que la Fédération générale de l’enseignement secondaire (Fges) avait publié, le 30 avril dernier, un communiqué dans lequel elle considérait que les mesures décidées par le ministère en matière de reprise des cours pour les classes terminales et de déroulement des examens nationaux n’engageaient que le ministère.
Pour la Fges, la «sécurité des divers intervenants est une question au-dessus de toute considération». Elle accorde une primauté absolue à la sécurité des personnels éducatifs sur toute autre considération aussi légitime soit-elle. Un appel est, toutefois, lancé pour un travail plus concerté et en étroite collaboration avec des commissions d’évaluation et de suivi de la situation sanitaire dans les régions selon leurs spécificités. Les dates proposées ne seraient, selon elle, que des suggestions qui sont liées à l’évolution de l’épidémie du virus corona.
Aussi, faudrait-il élaborer un protocole de sécurité à divers niveaux (local, régional et national) pour être, le cas échéant, en mesure de faire face à tous les risques. Sur un autre plan, la Fges préconise la publication des circulaires liées à la mise en œuvre de ces mesures, ce qui serait de nature à conférer plus de sérénité et de confiance dans l’esprit de la famille éducative concernée par l’opération des examens.
D’ailleurs, la dernière décision prise par ce syndicat consiste à exempter les enseignants souffrant de maladies chroniques de reprendre les cours ou de participer à l’organisation des examens.
Rien, donc, ne devrait être laissé au hasard. C’est pourquoi tout est mis à contribution pour veiller à la protection de tous ceux qui seront engagés dans l’opération. On sait, d’avance, que les coûts de l’opération en question seront élevés et que la mise en œuvre du dispositif en préparation sera très compliquée. Déjà, on prévoit des effectifs très importants parmi les élèves et les autres intervenants. Rien que pour les candidats au Bac, ils devraient dépasser les 130.000 candidats. Ceux de 6e se situeraient autour de 50 à 55.000 et ceux de 9e autour de 25 et 26.000. Pour ces deux dernières catégories d’examens, il faut savoir qu’il y a le caractère facultatif. Aussi, prévoit-on que beaucoup de parents décideraient de ne pas exposer leurs enfants à d’éventuels risques de contamination. C’est ce qui pourrait diminuer le nombre de postulants.
Mais comme le ministère de l’Education ne dispose pas des chiffres précis, il devra se préparer à fournir tous les moyens de protection à tous ceux qui se sont, officiellement, inscrits pour subir les épreuves de ces examens. De ce côté, le ministère se dit prêt à assurer la fourniture des masques à ceux qui ne peuvent se les procurer car tout le monde doit en être muni. De plus, pour certains candidats au Bac dont les déplacements poseront des difficultés, le ministère s’apprêterait à leur réserver des foyers tout au long de la période des examens.
Avec les syndicats, d’autres mesures plus ciblées concerneront les personnels qui seront chargés de la surveillance, des corrections ainsi qu’au profit des agents administratifs qui auront la tâche du transport, de la saisie, etc.
Dans ce contexte, tout serait fait pour permettre aux différents intervenants de travailler dans un climat serein et sain.